Mission TM-10-02 [Déborah Louis / Kaniel Ismaël]

Le directeur Wallas entra dans la salle après les deux élèves qu’il avait fait venir pour cette mission. Une simple mission d’entraînement qui permettrait aux instructeurs de voir où se trouver le potentiel de leurs recrues et où étaient leurs plus grandes faiblesses. Quelque chose de contrôler en somme, pas un assassinat commandité ni même une activité qui puisse en quoi que ce soit être négative pour les affaires de l’agence. Après les avoir invité à s’asseoir à la table de briefing, il leur fit passer une feuille de papier sur laquelle étaient disponibles les informations suivantes :

Jeanne Louise Adjane 30 ans Célibataire Train à Grande Vitesse (TGV) 06113 Départ de Paris à 11h16

Une fois que les deux agents eurent pris connaissance de l’identité de cette femme, le directeur Wallas leur exposa la teneur de leur mission :

"Vous devez rapporter ici tous les numéros de téléphone qui sont enregistrés dans le portable de cette femme. Le train part demain, nous n’avons aucune autre information à vous transmettre quant aux autres lieux où vous pourriez la trouver."

Il se leva ensuite pour se diriger jusqu’à la porte.

"Vous avez cinq minutes pour quitter les lieux, j’ai d’autres affaires à traiter."

Et sur ce, le directeur Wallas quitta la pièce.

Historique de Mission

Mission TM-10-02

Déborah Louis et Kaniel Ismaël reçoivent leur ordre de mission dans la salle de briefing. Sous une initiative de Mademoiselle Louis, les deux élèves se dirigent ensuite vers leur dortoir pour préparer leurs bagages avant de se rejoindre dans la cantine...

Le vendeur et la stagiaire.

Les deux jeunes gens se rencontrent dans la cantine de l'Agence et échange quelques mots. La discussion s'arrête vite et une ambiance assez froide s'installe alors qu'ils prennent la direction de la gare. Le trajet et l'arrivée à l'hôtel se déroulent sans le moindre problème, tout comme la nuit qui suit. Le lendemain, à neuf heures les choses reprennent.

Paris, hôtel Mercure

Je le regarde un moment… Petite envie de l’avertir qu’il a l’air d’un sinistre connard à nous faire venir comme ça dans cette belle salle qu’on a jamais vu pour nous donner une mission. Et sans détail avec ça ! Le bonheur à l’état pur cet homme chauve qui nous indique tranquillement qu’on va devoir faire quelque chose qui, à défaut d’être illégal, est pour le moins difficile à accomplir. Et voilà, déjà parti le bonhomme, j’ai à peine eût le temps d’ouvrir la bouche qu’il vient de dégager en nous faisant savoir, à moi et à mon coéquipier, que nous devons quitter les lieux dans les cinq minutes. Je ne pers pas de temps et empoigne la feuille tout en me levant, mais voilà que mon brave camarade m’interpelle.

Je le regarde un instant, c’est un génie cet homme, il fait semblant pour ne pas que ça se voit, mais c’est un véritable virtuose de l’intellect… Ou alors il est aussi perdu que bon nombre des personnes que j’ai pu voir à l’intérieur des locaux depuis mon arrivée. Un homme, je n’ai rien contre les hommes, mais j’ai quelques a priori. J’espère qu’il ne va pas me dire que puisque je suis une femme je ne suis pas logique ou le genre de conneries que j’ai entendu dans mon "ancienne vie". J’étais sensée devenir ingénieure, maintenant que j’étais intégré dans un groupe qui devait faire de moi une tueuse professionnelle, j’espérais bien que les clichés allaient voler en éclat. Un moment silencieuse, je m’efforce tout de même de répondre :

"Nous allons en effet faire équipe. Je te propose qu’on prenne un billet pour Paris et une chambre d’hôtel par la même occasion. Mieux vaut qu’on soit sur les lieux à temps. On doit partir en Gare de Lyon je suppose, Austerlitz est juste à côte… On n’aura qu’à regarder sur internet. Il doit y avoir des hôtels à proximité."

Je regardais un instant la feuille, il n’y avait pas grand-chose de difficile à retenir là-dedans, mais le visage de cette femme… Je n’étais pas bien certaine de pouvoir la reconnaître en passant dans une allée si je n’avais pas de support à observer avant d’entrer dans le train. Non, mieux valait ne pas courir de risque. C’est donc après avoir pliée la feuille et l’avoir glissée dans la poche arrière de mon pantalon que je me dirigeai vers la porte de la salle. Ayant ouvert celle-ci, je me retournai de nouveau vers mon coéquipier.

"On doit quitter les lieux assez rapidement d’après le patron, alors autant ne pas traîner. Je vais aller prendre quelques affaires au dortoir, on se rejoint au niveau de la cantine dans une petite heure ?"

J’allais vite savoir si mon camarade allait être à la hauteur. On ne nous demander rien de bien difficile au final, on ne devait ni tuer quelqu’un, ni même faire quoi que ce soit d’illégal. Rester à savoir où agir… La gare n’était vraiment pas le meilleur endroit pour se mettre quelqu’un à dos, la sécurité y était assez importante, surtout dans la Capitale ! Paris n’avait rien de candide au niveau des gares et des aéroports, il n’était pas rare de voir l’armée y effectuer quelques rondes dissuasives. Mieux valait donc n’avoir ni armes, ni mauvaise intention apparente. Dans le train cependant, les choses seraient plus aisées. Cette femme était célibataire.

Ca pouvait laisser présager une possibilité, mais son cœur était-il facile à atteindre ? Et est-ce que le type qui m’accompagnait dans ma tâche n’était pas un peu trop jeune pour arriver à l’avoir ? Et puis il y avait un autre problème. Voyagerait-elle en première ou en seconde classe ? Les TGV ont de ça difficile que chacun a généralement une place attitrée. Et les voyages de Paris à Marseille, bien que longs, ne sont pas exempts de contrôle. Rester à espérer qu’ils pourraient encore acheter des places à la veille du départ. Il fallait que je vérifie ça, afin de savoir comment je pourrais l’accostée !

Comment nous pourrions l’accostée. Bien des questions qui se bousculaient et aucune réponse ne viendrait toute seule. Je finis par faire un petit signe de la tête à mon camarade pour m’en aller au pas de course. Aller dans ma chambre, faire un petit paquetage, acheter des billets, réserver une chambre dans un hôtel à proximité, et prendre des billets pour le TGV par la même occasion. Pourvu qu’ils me remboursent une fois tout ça fini, parce que les dépenses m’apparaissaient à présent bien clairement ! Enfin bon, c’était un métier bien payé qui m’attendait au bout du chemin.